16 avril 2025

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

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©Publications Le Soir – Dominique Fortier

Les quatre candidats présents mardi soir à Sainte-Anne-des-Monts.

Son adversaire bloquiste Alexis Deschênes ne l’a pas lâché d’une semelle tout au long de la soirée, qui a duré un peu plus de 90 minutes. Les deux candidats caracolent en tête des intentions de vote dans Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine-Listuguj et ont monopolisé l’essentiel du débat, malgré la présence des candidats de partis plus marginaux, soit Christian Rioux du Parti populaire du Canada et Shawn Grenier du Parti rhinocéros. Les six candidats officiellement inscrits ont été invités au débat. Étrangement, le conservateur Jean-Pierre Pigeon a décliné l’invitation, même si l’événement avait lieu dans son patelin et que son parti est deuxième actuellement dans les intentions de vote au pays. La candidate parachute du NPD Denise Giroux était également absente.

Débat vigoureux

Les thème de l’économie, de l’immigration, des transports, de l’environnement en général et de la protection du caribou en particulier, de la crise du logement ainsi que de la culture ont notamment été abordés, dans une formule qui laissait place à des échanges entre les candidats.

« Le Canada n’a jamais respecté ses engagements de baisse de gaz à effet de serre et le gouvernement libéral subventionne à hauteur de 28 milliards de dollars en 2024 les compagnies pétrolières. Tous les gains qu’on fait individuellement sont annulés par l’augmentation de la production pétrolière. Il faut cesser de les subventionner », a lancé Alexis Deschênes.

Le candidat du PPC a été plus intransigeant, spécialement envers la taxe carbone. « Ça ne sert absolument à rien. De toute façon, le CO2 ce n’est pas un polluant; c’est la base de la vie sur terre […] La peur du réchauffement climatique est le pire scandale scientifique de l’histoire. »

À l’opposé, si le représentant du Parti rhinocéros a été fidèle à lui-même en suggérant par exemple d’importer les dinosaures de la célèbre halte routière du Madrid 2.0 pour en faire un Parc Jurassique sur l’île Bonaventure, le thème du réchauffement climatique lui tenait visiblement plus à cœur. « Une des raisons pourquoi je ne crois plus au système parlementaire et capitaliste en soi, c’est à cause de la crise climatique. J’ai 28 ans et encore très longtemps à vivre, mais je n’ai plus beaucoup espoir en mon futur. C’est ce qui me préoccupe le plus. »

Diane Lebouthillier a rappelé les impacts des changements climatiques, en Gaspésie notamment, et qu’il fallait être résilient et pragmatique. « Ça coûte des argents supplémentaires, mais on a besoin d’investir dans nos petits ports. Pas de ports pas de pêche, pas de pêche pas d’économie. On doit avoir des infrastructures en place qui vont aider. »

La libérale a aussi rappelé que son parti était le seul autour de la table mardi soir pouvant aspirer à être au pouvoir suite aux prochaines élections. « C’est ça l’opportunité. Ça ne sera jamais le cas du Bloc québécois. »

Son adversaire bloquiste a enchaîné sur cet angle avec la réhabilitation de la voie ferrée dans le sud de la Gaspésie, alors qu’une coalition demande le retour du train de passagers de VIA Rail jusqu’à New Carlisle lorsque le tronçon sera disponible cette année. « Vous étiez au pouvoir pendant 10 ans. Qu’est-ce qui vous a empêché de convaincre VIA Rail de reprendre le service? Les avez-vous convaincus de revenir à New Carlisle, vous qui avez le pouvoir? Vous êtes résignée face à VIA Rail, moi j’ai le goût de me battre et je vais faire tout ce que je peux. »

Diane Lebouthillier a rétorqué avoir eu des discussions avec l’entreprise pas plus tard que lundi. « Il a l’intention de se rendre à Gaspé quand le rail va être terminé. Avoir du pouvoir, c’est prendre des décisions et mettre de l’argent sur les ports pour petits bateaux au Québec, ou encore des permis exploratoires [de homard] pour le nord de la Gaspésie. »

La candidate libérale a aussi profité de l’événement pour réitérer ses orientations de campagne électorale, comme la diversification des marchés et l’amélioration du commerce interprovincial. Christian Rioux serait de son côté prêt à mettre la gestion de l’offre sur la table dans le cadre de négociations avec les États-Unis.

Parmi les autres propositions, Alexis Deschênes a mis de l’avant la possibilité d’une subvention salariale si des entreprises n’arrivent plus à fonctionner à cause de la guerre commerciale avec les voisins du sud, des permis sectoriels et régionaux pour les travailleurs étrangers temporaires ou encore l’augmentation de 10% de la pension de vieillesse pour les aînés. « Votre gouvernement a fait preuve d’un manque total de planification en immigration. Comment pensez-vous pouvoir gérer la pire crise commerciale de l’histoire du pays? », a-t-il lancé à Diane Lebouthillier.

Dans le dossier de l’assurance-emploi, celle-ci rappelle que son parti a aboli la réforme de Stephan Harper qui ouvrait notamment la porte à des chômeurs à devoir travailler à 100 km de leur domicile. Le prochain débat aura lieu aux Îles-de-la-Madeleine. Celui de mardi peut être visionné en cliquant sur ce lien.