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Retour10 mars 2025
Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca
Fourchette bleue : nouvelle façon de déterminer les espèces marines à valoriser

©Jean-Philippe Thibault - Chaleurs Nouvelles
La liste des espèces valorisées par Fourchette bleue suivra dorénavant une nouvelle méthodologie.
Fourchette bleue a décidé de revoir la façon dont elle allait dresser sa liste annuelle des espèces marines méconnues à valoriser avec l’objectif de rendre l’exercice plus simple et plus démocratique.
Il y a d’abord un important sondage qui a été effectué auprès des pêcheurs, des transformateurs et des commerçants ainsi que les représentants des Premières Nations, les scientifiques, les consommateurs et même les fonctionnaires provinciaux et fédéraux.
De plus, pour se retrouve dans le guide Fourchette bleue, l’équipe a déterminé trois critères cruciaux qui devront être respectés. On parle d’abord de la comestibilité de l’espèce, donc à savoir que celle-ci ne contient pas de toxines dépassant les seuils autorisés pour la consommation.
Ensuite, l’espèce sera évaluée selon son potentiel de valeur commerciale. Fourchette bleue a donc créé une échelle pour s’y retrouver. L’échelon numéro 1 comprend donc les espèces marines déjà pêchées et consommées au Québec ou ailleurs. On peut penser à la morue, le homard ou le crabe des neiges. Ensuite, l’échelon 2réunit les espèces comme l’oursin, le phoque ou le bourgot qui sont moins connues et consommées au Québec. Vient ensuite le 3e échelon qui regroupe les espèces pêchées, mais méconnues qui sont davantage destinées à l’exportation. Dans cette catégorie, on peut penser au concombre de mer ou au crabe commun.
Quant au 4e échelon, il réunit les espèces qui sont principalement des pêches accessoires, donc des espèces rejetées car elles ne sont pas consommées au Québec. Dans cette liste, on peut penser au chaboisseau, à la loquette ou à l’hémitriptère. Finalement, le 5e échelon regroupe tout simplement les espèces marines qui sont, soient protégées, ou qui ne font pas l’objet d’une pêche commerciale comme le loup atlantique ou la crevette de roche.
Le troisième critère est l’état de la biomasse, à savoir si l’espèce est en quantité suffisante dans les eaux québécoises pour la valoriser et l’inclure sur la liste Fourchette bleue. On précise que les algues et espèces produites en mariculture ou en aquaculture sont considérées dans le guide Fourchette bleue.
C’est donc de cette façon que l’analyse se fera annuellement. Chaque espèce sur la liste ainsi que ceux qui ont déjà été retirées feront tout autant l’objet d’une réévaluation en fonction des changements, soit dans l’état des stocks ou selon sa commercialisation passée.
La directrice d’Exploramer, Sandra Gauthier, qui a créé Fourchette bleue il y a maintenant neuf ans croit que cette nouvelle façon d’évaluer le stock marin se veut encore plus responsable et innovant puisqu’il marie l’expertise des acteurs impliqués et s’adapte aux réalités d’aujourd’hui. « Cette méthodologie ouvre la voie à une exploitation durable et à la valorisation de notre gastronomie maritime. L’initiative appelle l’ensemble des acteurs du secteur à s’unir pour garantir la pérennité des ressources marines et soutenir l’économie locale dans une démarche éthique et respectueuse de l’environnement. »
En conclusion, Sandra Gauthier réitère l’objectif de Fourchette bleue et d’Exploramer de poursuivre ses efforts de valorisation et de diversification des pêcheries et de toujours prioriser de servir les produits marins d’abord aux consommateurs québécois.
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