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06 août 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Le syndicat déplore le manque d’agents de la faune

GASPÉSIE

Faune

©Photo Gracieuseté - MFFP

On compte moins de 20 agents de la faune en Gaspésie, selon le syndicat.

Québec a confirmé récemment que le bail de son sous-bureau régional de la faune ne sera pas renouvelé à Grande-Vallée.

Dans les faits, aucun agent de la faune ne travaillait de façon permanente à Grande-Vallée depuis 2018. Le poste n’aurait été affiché que de façon sporadique dans les dernières années selon Martin Perreault, le président provincial du Syndicat des agents de protection de la faune du Québec. « La dernière fois, c’était il y a un an ou deux. C’est difficile de combler le poste quand ce n’est pas affiché de manière régulière », analyse-t-il.

Celui-ci déplore du même coup de voir que ce bail ne sera pas reconduit en Gaspésie, un terrain de jeu immense pour les chasseurs et les braconniers. « La fermeture d’un bureau, ce n’est jamais la bienvenue. Le territoire va être redécoupé aux bureaux voisins, qui sont déjà en sous-effectif. Des plus grands territoires, ça veut dire qu’ils ne pourront pas être couverts adéquatement. C’est la population qui paie pour ça au final. »

La situation serait symptomatique du manque de main-d’œuvre dans le domaine un peu partout sur le territoire, selon le syndicat, qui note que les effectifs devraient être deux fois plus nombreux. Ils sont actuellement plus de 325 agents de la faune partout au Québec, contre 460 avant la pandémie, en 2018.

« Ça en prend facilement le double. Dans chaque bureau de la province – dans un milieu plus éloigné ou pas – on a toujours préconisé entre six et huit agents. À ce nombre, tu es efficace opérationnellement et sécuritairement », précise Martin Perreault. En Gaspésie, incluant Matane, ils sont un peu moins d’une vingtaine.

Sainte-Anne-des-Monts : 3

Matane : 4

Gaspé : 4

Chandler : 3

New Richmond : 5

Grande-Vallée : 0

Au moment de l’entrevue, deux agents de la faune de Gaspé étaient en congé longue durée, en laissant seulement deux autres sur le terrain. « Si tu les envoies patrouiller à Grande-Vallée, il n’y a plus personne à Gaspé. Le volume ne nous permet pas de les remplacer. L’employeur ne fait pas la promotion de l’emploi. Les gens pensent encore aujourd’hui que les agents de la faune restent saisonniers pendant 25 ans. Ce n’est plus comme ça », explique Martin Perreault.

De son côté, le ministère de l'Environnement de la Lutte contre les changements climatiques de la Faune et des Parcs rappelle que la couverture du territoire et le traitement des signalements reçus pour le point de service de Grande-Vallée sont assurés par les 54 agents de protection de la faune du District Sud-Est. Ce dernier couvre les régions administratives de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent et de Chaudière-Appalaches.

« Cette collaboration contribue activement au maintien du niveau de service en région. En parallèle, ce service est soutenu par l’ensemble des agents de la protection de la faune de la province, à ce jour : un peu plus de 330 et un peu plus de 130 assistants à la protection de la faune répartis dans le District Sud-Est. »

La Protection de la faune du Québec prévoit également accroître le nombre d’agents au sein de l’organisation dans les prochaines années en « tenant compte notamment des enjeux fauniques, des défis d’attraction et de rétention des talents ainsi que des méthodes de travail modernes. »

La formation d’agent de protection de la faune se donne au Centre de formation et de perfectionnement de la protection de la faune à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, dans la région de Québec, sur une période de 21 semaines – de façon rémunérée – avec un retour à Duchesnay pour deux semaines de perfectionnement, au cours du mois de septembre. « Il y a eu des lacunes de formation. Ça va prendre des années avant de ravoir un bassin suffisant d’agents de la faune », note cependant le président provincial du Syndicat des agents de protection de la faune du Québec.

Rien au final pour rassurer le maire de Grande-Vallée, Noël Richard. « C’est inacceptable, et probablement seulement la pointe de l’iceberg. Il va falloir brasser la cage », conclut-il.

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