Nicolas* était profondément amoureux de sa petite amie et pensait que sa vie n'avait aucun sens sans elle. À un moment, leur chemin a cependant fini par se séparer. Le scénario s’est malheureusement répété deux autres fois en très peu de temps, l’entraînant dans une spirale de consommation et de dépression. « Il a fini par se dire que c’était lui qui ne valait rien et il a fait un geste qui aurait pu être très lourd de conséquences », laisse tomber celui qui était à l’époque son meilleur ami.

Il est parfois difficile de s’imaginer jusqu’où les idées noires peuvent aboutir et qu’une personne que l’on connaît passera à l’acte. À tort, on pense souvent que ça n’arrive qu’aux autres. « Je ne pouvais pas m’imaginer que ça pourrait aller aussi loin. Il demandait de l’aide, dormait sur mon divan et habitait pratiquement chez nous. Je me disais que tant que j’allais être là, il ne se passerait rien. On avait encore un contact. Oui il pleurait et passait un mauvais coton, mais tant qu’il ne s’isolait pas je ne voyais pas vraiment le danger. »

Un jour, 20 minutes après être retourné chez lui, Nicolas a fait un laconique appel à son meilleur ami en indiquant simplement : « Merci pour tout ». Heureusement, les deux hommes habitaient l’un en face de l’autre. L’ami de Nicolas n’a fait ni une ni deux pour courir jusque chez lui et éviter le pire. « Disons juste que je suis arrivé à temps. »

Happy ending s’il en est un, Nicolas chérit aujourd’hui chaque instant passé avec sa petite famille et est reconnaissant de ce que la vie lui a donné. Il est marié et a deux enfants. Mais la conclusion n’est pas toujours heureuse et il est important de rappeler que de l’aide existe. « Je pensais un peu naïvement que ma présence et mon réconfort serait suffisantes. Avec le recul, peut-être que j’aurais pu l’attirer vers des ressources professionnelles, mais à cette époque disons qu’on était moins bien bien outillés qu’aujourd’hui. J’ai longtemps culpabilisé en voyant son geste comme un échec de ma part. J'y pense encore aujourd'hui, mais je suis quand même heureux de la tournure des événements. »

Si vous avez besoin d’aide, contactez le Centre de prévention du suicide de Québec au 1-866-APPELLE.

*Nom fictif