Économique
Retour19 avril 2022
Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca
Des billets d'avion à un maximum de 500$ aller-retour
MONT-JOLI
©Image Gouvernement du Québec
Les liaisons aériennes régionales admissibles en date d'avril 2022.
Les Québécois qui s’envoleront vers ou à partir des régions dites « éloignées » verront leur facture être plafonnée à 500$ pour un aller-retour.
Le ministre des Transports François Bonnardel était sur place à Mont-Joli cet avant-midi pour partager les grandes lignes du très attendu Plan québécois de transport aérien régional. Les transporteurs aériens pourront ainsi obtenir une aide financière de Québec, qui paiera la différence d'avec le prix réel du billet. Le ministre explique s'être basé sur les prix prépandémiques afin de s'assurer que les transporteurs ne gonflent artificiellement le tarif des billets pour engranger davantage de revenus. Les transporteurs qui auront droit aux subventions doivent aussi s'engager à desservir les aéroports visés en continu pendant une période d'un an (voir l'image qui accompagne le texte).
« On a été capables de calculer un coût moyen pour l’année négocié pour chaque destination pour ne pas que le transporteur puisse charger 2000$ par exemple », explique François Bonnardel. Le budget alloué est de 34 millions de dollars pour l’année 2022-2023, et de 50 millions par année pour les quatre années suivantes. Le coût maximal à 500$ l'aller-retour devrait être disponible le 1er juin.
Le ministre des Transports modifie par le fait même le Programme de réduction des tarifs aériens. Actuellement, les citoyens de la Gaspésie peuvent obtenir un remboursement de 30% pour les vols effectués à l’intérieur du Québec, jusqu’à un maximum de 500$. Le remboursement varie de 30% à 60% selon les régions, et le montant maximal peut aller jusqu’à 3000$ pour les résidents des Îles-de-la-Madeleine, d’Anticosti ou du Nord-du-Québec. Dorénavant, ce maximum par résident sera aboli « dans l’objectif de ne plus limiter les déplacements des résidents de ces régions ». Dans une deuxième phase, le programme sera modifié afin que le remboursement soit réclamé par le transporteur et appliqué dès l’achat du consommateur.
Par ailleurs, l’ajout de fréquences sera soutenu financièrement par le gouvernement pour les destinations où l’offre est jugée insuffisante. Le gouvernement du Québec signera une entente avec un transporteur aérien pour assurer une desserte adéquate, avec un horaire adapté aux réalités locales, là où la situation le justifie. « C’est un monde de possibilités qui s’ouvre pour les Québécoises et Québécois qui découvrent le territoire depuis deux ans, mais qui leur permettra d’aller dans des destinations un peu plus éloignées. Le prix du billet pouvait être un frein avec cette mesure; les expériences touristiques seront riches et on donne accès à un terrain de jeu plus accessible sur quatre saisons », se réjouit la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, également à Mont-Joli pour cette annonce.
Pour sa part, l'Union des municipalités du Québec a salué la démarche, elle qui demandait depuis longtemps la bonification et l'élargissement du Programme de réduction des tarifs aériens (PRTA) pour les résidents des régions excentrées et les touristes, avec plus de souplesse pour de meilleurs tarifs sur les billets d'avion. « C'est une façon simple de réduire les prix des billets d'avion et de favoriser une meilleure accessibilité de nos régions. En amenant plus de gens dans nos régions, on occupe notre territoire et on dynamise notre économie. En stimulant la demande comme le propose le gouvernement aujourd'hui, cela pourra avoir un impact sur l'offre, la concurrence, la qualité et la fiabilité de ce moyen de transport interrégional. À la veille de la saison estivale, cette mesure est plus que bienvenue », analyse le président de l'UMQ et maire de Gaspé, Daniel Côté, qui n'a cependant pas pu assister à la conférence ayant été testé positif à la COVID.
Québec a par le fait même annoncé qu'il reconduisait deux programmes aériens mis sur pied pendant la pandémie, soit le Programme d’aide pour le maintien des services aériens régionaux essentiels en période d’urgence sanitaire (PAMSAREPUS) et le Programme de soutien aux aéroports régionaux (PSAR). Le premier vise à soutenir les transporteurs afin qu’ils puissent offrir des services aériens essentiels dans les régions du Québec pendant et après la période d’urgence sanitaire liée à la COVID-19 avec la lente reprise du trafic aérien, alors que le deuxième vise à soutenir financièrement les administrations aéroportuaires régionales afin que les services aériens régionaux puissent être maintenus, malgré la baisse du trafic découlant de la pandémie. Ces deux mesures sont évaluées à 21 millions de dollars.
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