Le ministère des Forêts, de la Faune et de Parcs a annoncé qu'à partir du 16 août, il ne serait plus possible de conserver ses prises d'ombles de fontaine, communément appelé la truite de mer, alors que le quota est passé de trois à zéro. Il sera donc toujours possible de pêcher, mais la remise à l'eau sera obligatoire. Quant aux modalités de pêche pour les autres espèces dont le saumon, elles demeurent inchangées.

Cette mesure se justifie par le nombre insuffisant de poissons géniteurs dans la rivière. On souhaite donc atténuer les effets de décroissance en protégeant l'espèce et ainsi assurer sa pérennité. Bien que la décision a été prise par le Ministère, elle a été fait de manière concertée est appuyée par et avec les gestionnaires de la rivière Nouvelle.

Le directeur général de la Société de restauration et de gestion de la Nouvelle, Louis Laflamme, est bien au fait de la situation qui prévaut actuellement. « La rivière Nouvelle est considérée comme une rivière témoin, donc nous avons beaucoup de données fiables depuis quelques années. Nous constatons une tendance assez marquée à la baisse des stocks d'ombles de fontaine et en considérant ce déclin, un changement réglementaire d'urgence s'imposait. Même si on s'y attendait un peu, on ne peut pas nier que ç'a l'effet d'une bombe », explique-t-il, précisant qu'il s'agissait quand même de la meilleure chose à faire pour assurer la protection de la ressource à long terme.  « C'est vraiment dans l'optique "vaut mieux prévenir que guérir". »

Louis Laflamme explique que « l'effet bombe » provient du fait que la ZEC de la rivière Nouvelle est reconnue en grande partie pour sa pêche à la truite ainsi que la pêche au saumon. « C'est une activité très populaire qui nous démarque des autres donc un changement drastique comme celui-ci, ça frappe fort. Toutefois, on remarque qu'il y a un changement de mentalité depuis quelques années alors que la culture de la remise à l'eau devient de plus en plus populaire, notamment avec les jeunes pêcheurs et les familles qui s'adonnent à cette activité. »

En grand amant de la pêche et de la nature qu'il est, le jeune directeur ne peut qu'être en accord avec ce changement de règlement. D'ailleurs, le conseil d'administration de la SRGN a entériné une résolution à cet effet après avoir eu des échanges avec le Ministère. « Je ne crois pas que ce sera unique à la rivière Nouvelle. Selon mon humble avis de pêcheur et de gestionnaire, je ne crois pas que ça va rebuter tant de monde que ça. »

Pour le moment, la mesure se veut temporaire, mais la situation sera réanalysée dans l'entre-saison. « Nous invitons donc les gens à garder leurs réservations et à venir nous voir quand même puisqu'on ne parle aucunement de fermeture de la pêche. Le débit de la rivière est superbe et le saumon est présent. Le seul changement est la remise à l'eau de la truite », soutient Louis Laflamme.

De 2016 à 2020, une croissance constante a été remarquée dans le nombre de jours de pêche avec un sommet l'an dernier alors que la Gaspésie avait été une destination de choix. Pour ce qui est de 2021, l'affluence demeure importante bien qu'on semble observer une certaine stabilisation.

Pour en apprendre davantage sur les activités disponibles et les règlements en vigueur, on peut consulter le site internet de la ZEC de la rivière Nouvelle.