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Passeport pour la Baie-des-Chaleurs

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10 août 2021

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

De l'UKraine à New Richmond

PASSEPORT GASPÉSIE

Kiev

©Photo Gracieuseté

Julia Zmazhenko et sa famille durant une balade en nature.

Le coup de foudre est un sentiment qui frappe de plein fouet. Cette attraction, parfois irrationnelle, pousse certaines personnes à affronter une montagne d’obstacles pour atteindre l’être ou la chose convoitée. Pour Julia Zmazhenko, la source de ce coup de foudre est une simple photo… une photo de la Gaspésie. Et cette photo aura changé sa vie.

C’est l’appel de la nature qui a poussé cette néo-gaspésienne, originaire de l’Ukraine, à traverser l’océan Atlantique pour finalement s’installer dans la Baie-des-Chaleurs avec son conjoint. « Nous étions bien en Ukraine. Nous avions pris la décision de partir bien avant la guerre et la révolution », explique-t-elle.

Il était tout naturel pour cette amante de la nature de quitter la mégapole de Kiev. « En Ukraine, la nature, elle est poche. Et si nous voulions un bon travail, mais il fallait rester en ville. Nous ne trouvions pas la balance que nous cherchions », affirme Julia Zmazhenko.

C’est alors qu’elle et son conjoint se mettent à rêver. Le tout premier endroit qui leur est venu en tête est le Canada. Et quand le journal lui a posé la question « Pourquoi le Canada? », Julia répondit sans hésiter : « Parce que pour nous le Canada, c’était la liberté ». Plus particulièrement, elle dit avoir été séduite par la réputation, l’histoire et la culture québécoise.

À LA CONQUÊTE DES EAUX CRYSTALLINES

 

La fameuse photo qui aura charmé notre couple ukrainien, c’est une image de la rivière Bonaventure et de ses eaux pures et limpides. « C’était fait. Nous n’avions pas encore mis le pied ici et nous étions déjà en amour! », explique-t-elle sans pouvoir cacher son fou rire.

Mais avant de pouvoir mettre un seul orteil dans la rivière Bonaventure, une multitude d’obstacles se sont butés à eux. Des obstacles qu’ils ont plutôt perçu comme des défis : la langue, le déménagement en pleine crise économique (2008) et le processus d’immigration.

Julia et son conjoint occupaient de bons emplois en Ukraine. Elle était dentiste, et lui était juriste. Bien évidemment, comme bien d’autres personnes issues de l’immigration, leurs diplômes ne sont pas reconnus au Québec…

Après cinq ans d’université en Ukraine pour devenir dentiste, il était hors de question pour Julia de se rassoir deux ans de plus sur les bancs d’école. Elle s’est donc redirigée vers une formation de préposée aux bénéficiaires. Elle travaille au CLSC de son coin et affectionne beaucoup son emploi et les gens qu’elle fréquente. Son conjoint, lui, est passé de juriste à soudeur.

« SI C’ÉTAIT À REFAIRE, JE LE REFERAIS »

 

Maintenant, Julia et son conjoint vivent la vie dont ils ont toujours rêvé. Ils sont installés à New Richmond, à l’entrée des Chic-chocs, tout près des rivières qui les ont faits saliver durant tant d’années. Son conjoint est un adepte de la pêche et selon elle, il s’en donne à cœur joie dans son nouveau terrain de jeu.

Après neuf ans en sol québécois, il n’est pas envisageable pour eux de quitter leur Gaspésie. D’ailleurs, quand ils l’ont fait, ils ont passé un an en Alberta, mais l’appel gaspésien était trop fort, ils sont revenus.

La famille de Julia s’est aussi agrandie. Elle est la mère de deux jeunes filles de 7 ans et 20 mois. « La Gaspésie, c’est le meilleur endroit pour élever des enfants. C’est sécuritaire et nous avons les grands espaces. Chacun doit trouver sa balance, son harmonie. Pour nous, c’est ici », conclut-elle.

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