Culture
Retour01 février 2021
Dans l’Shed s’offre deux sonorités distinctes pour son troisième opus
Intitulé « Vallée embrumée »
©Photo : Marilou Levasseur et Fleurdelise Dumais
Dans l’Shed est composé des Gaspésiens Éric Dion (à gauche) et André Lavergne.
MUSIQUE. Pour son troisième album lancé le 29 janvier dernier, Dans l’Shed a emprunté la stratégie déployée par Bob Dylan avec son mythique album « Bringing it all back home », lancé en 1965. « Vallée embrumée » est ainsi composé de deux faces, une première sortant des sentiers jusque-là battus par les musiciens et une seconde, conservant intacte la signature sonore qui les a fait connaître.
Les cinq premières chansons de l’album offrent, à l’image de Fred Fortin, de Plants and Animals ou des Barr Brothers, des arrangements inspirés du folk indie. Les cinq dernières, elles, conservent les inspirations du folk americana propre au projet musical. En utilisant une telle stratégie, Éric Dion (guitare et voix) et son complice musical des 20 dernières années, André Lavergne (guitares, lap steel et voix), se sont permis d’explorer de nouvelles venues tout en conservant leur style. « Il y a des gens qui nous suivent depuis le début et on ne voulait pas trop les déboussoler dans ce processus-là, d’où l’idée de faire un concept Face A/Face B », explique-t-il.
Le tandem, qui produit ses propres albums, s’est adjoint un coréalisateur bien connu du public pour élaborer les deux faces de la médaille. Après avoir travaillé avec Dany Placard pour Rivière Rouge (2015) et Guillaume Arsenault pour Gaspéricana (2017), Dans l’Shed a cette fois-ci opté pour l’auteur-compositeur-interprète Benoit Pinette, alias Tire le Coyote. « C’était un critère pour moi d’opter pour un auteur qui pourrait retravailler les textes avec moi. C’est indéniable que Benoit, c’est tout un auteur! », lance-t-il.
M. Dion espérait ainsi pouvoir bénéficier de support pour retravailler ses textes, dont il avait débuté l’écriture en janvier 2018, lors d’un séjour musical en Europe. « Je les ai presque tous réécrits, coaché par Benoit, le printemps passé pendant le confinement. On a fait ça par Zoom. […] La réécriture a vraiment été payante. Les textes ont tous pris une grosse, grosse coche », se réjouit-il en entrevue.
Le résultat final a été enregistré dans deux studios différents de Québec en raison des aléas de la pandémie sur une période d’environ quatre jours. Deux musiciens, Marc-André Landry et Vincent Carré, y ont aussi contribué, complétant une équipe qu’Éric Dion qualifie « d’assez redoutable ». « Ça fait longtemps que l’on voulait travailler avec eux, ce sont des amis, mais aussi d’excellents musiciens qui ont fait des pistes incroyables de "drum" et de "base" sur notre album. »
En quête d’un rayonnement encore plus important
Avec ce troisième opus paru chez Le Grenier musique, Dans l’Shed, qui a jusqu’ici joué à travers le Canada ainsi qu’en Europe, espère profiter d’une visibilité supplémentaire. « On aimerait se rendre à un niveau plus haut par rapport à la diffusion au Québec […] On va espérer avoir un peu plus de rayonnement, que notre musique se retrouve à des endroits où elle n’a pas été jouée jusqu’ici. » Le tout semble être sur une bonne voie, puisque Le Devoir a accordé quatre étoiles à « Vallée embrumée » dans une critique signée par Sylvain Cormier le 22 janvier dernier.
En attendant la reprise régulière des spectacles et des tournées, Dans l’Shed se prépare en vue de la 34e édition de Rideau, à laquelle le duo prendra part. L’événement, qui a été reporté à la fin avril en raison de la pandémie, se tiendra de façon virtuelle du 20 au 29 avril. Le nouvel album est quant à lui disponible en version numérique, CD et vinyle (commandes via Bandcamp).