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15 janvier 2021

Un deuxième album pour Adieu Epsilon

Epsilon

©Photo – Gracieuseté de Colin Paquette-Garon et Leonard Jordaan

L’ingénieur de son Richard Dunn (à gauche) et l’artiste Philippe Garon forment le duo de Bonaventure Adieu Epsilon.

MUSIQUE. Après Remise en question, un premier album « laboratoire » lancé un 2019, Adieu Epsilon, ses textes critiques et son rock sont de retour. Avec Outrage, disponible depuis le 5 janvier dernier, le duo de Bonaventure a trouvé son véritable son, sa couleur.

 

Après son tout premier opus, le tandem formé de l’artiste Philippe Garon et de l’ingénieur de son et musicien Richard Dunn s’est posé la question à savoir s’il donnerait suite à l’expérience. Liés par une passion du rock progressif (ou régressif, comme ils aiment le lancer à la blague) et par un plaisir fou à collaborer, les deux comparses ont répondu par l’affirmative. L’aventure a ainsi débuté, à distance, avec une première chanson… et a depuis pris de l’ampleur.

Le résultat, un album de 10 pièces (neuf créations originales et une reprise), est de l’aveu de Philippe Garon à mille lieues de Remise en question, notamment en ce qui a trait à son esthétique sonore. « On n’avait pas encore tout à fait trouvé notre son. Avec Outrage, on a défini beaucoup plus clairement ce qu’on avait le goût de faire et ce qu’on avait le goût d’être », explique celui qui prête sa voix et sa clarinette aux chansons.

Ce qui demeure néanmoins, d’un album à l’autre, c’est l’envie de parler d’une réalité, de la décrier, de dire, tout simplement. Dans la tradition des albums thématiques portés par le courant de rock progressif, Adieu Epsilon a voulu donner une ligne directrice à son deuxième album; le groupe n’a finalement pas eu à chercher bien loin. La première vague de la COVID-19 et le confinement du printemps, durant lesquels Outrage a pris son envol, ont rapidement donné le ton à la création. « Je regardais les choses aller, à quel point l’imbécillité humaine m’étonnera toujours. Ça a beaucoup été ça, le moteur du projet », explique M. Garon.

La surconsommation, l’individualisme, la destruction de l’environnement, les inégalités sociales et même la guerre sont ainsi explorés d’une trame à l’autre, faisait d’Outrage un album critique porté par des textes fort engagés. Celui qui se considère comme un généraliste des arts littéraires croit fermement que ce type de musique, et toute « musique de genre » qui ne tourne pas nécessairement sur les ondes de radios commerciales, doit avoir – et prendre – sa place dans l’univers artistique.

Ce dernier admet que de s’attaquer à l’imbécillité humaine et d’en relever les travers n’a rien de tout à fait réjouissant et que le ton utilisé peut parfois laisser un arrière-goût de négativisme. Se référant au mythique album Dehors novembre des Colocs, qui n’avait rien de joyeux, mais qui est littéralement passé à l’histoire musicale, Philippe Garon juge que la musique n’a pas toujours à être hop la vie. « Oui, c’est bien qu’il y ait des artistes qui fassent danser, rire et voir le bon côté des choses, mais je crois que ça prend aussi des artistes qui demeurent critiques, qui n’ont font voir que tout n’est pas rose », fait-il valoir.

Adieu Epsilon espère maintenant se faufiler dans les oreilles des fervents de rock progressif et des autres mélomanes ouverts à la découverte. Enregistré au domicile du multiinstrumentiste (guitare, basse, clavier, batterie) et technicien sonore Richard Dunn ainsi qu’au studio Tracadièche de Carleton-sur-Mer, Outrage est déjà disponible sur la plateforme numérique Bandcamp (www.bandcamp.com).

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