30 novembre 2020

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©Photo: offerte par Jonathan Bélanger

Chaque année, Jonathan Bélanger prend un cliché original démontrant l'étendue de sa récolte. On le voit ici en compagnie de ses deux garçons, Justin et Jacob.

C’est lors de ses visites de prévention dans les foyers que l’homme de Caplan, qui œuvre notamment comme pompier volontaire, a pris conscience du fait que certaines personnes de sa propre municipalité éprouvaient de réelles difficultés. Lors de son passage dans certaines résidences, il aperçoit notamment des réfrigérateurs vides; il a aussi droit à des confidences qui le bouleversent. « J’ai vu qu’il fallait que je fasse ma part », résume-t-il humblement.

C’est ainsi que M. Bélanger a amorcé une collecte de viande qui en était, cette année, à sa cinquième édition. « Quand j’ai commencé, je voulais rappeler aux chasseurs qui revenaient à la maison avec de la viande après leur chasse de ne pas jeter la vieille. Souvent, on remplace celle qui reste de l’année d’avant par la nouvelle, mais des paquets de viande emballée sous vide, ça se garde pendant trois ans », résume-t-il.

Un nouvel élan de générosité

Aujourd’hui, constate l’instigateur de la collecte, ce sont surtout des paquets de viande fraîche qui sont déposés dans les congélateurs disposés au Home Hardware de Saint-Siméon, au Esso de New Richmond ainsi qu’à sa propre résidence. Plusieurs clients ont également choisi de laisser des découpes à l’intention du Robin de la viande des bois à la Boucherie-Charcuterie du Havre de Caplan après le débitage de leur prise annuelle. « Ils laissent souvent deux, trois, même quatre paquets à la fin pour mon projet », se réjouit le principal intéressé.

S’il peut profiter de beaux partenariats, Jonathan Bélanger l’admet sans détour; sa collecte, qui dure tout le mois de novembre depuis cinq ans, constitue une occupation pour le moins prenante. Or, la générosité mise de l’avant par les Gaspésiens et Gaspésiennes l’encourage à perpétuer ce qui est devenu une tradition. « Les gens sont vraiment au rendez-vous! Je ne force personne, ils viennent tous vers moi, ils veulent embarquer, ils veulent donner. Ça fait partie, je pense, des valeurs véhiculées en région », souligne celui qui est originaire de Saint-Siméon.

Papa de Justin (6 ans) et de Jacob (9 ans), le Gaspésien trouve également primordial d’inculquer de telles valeurs à ses enfants. Il avoue, de plus, puiser une grande satisfaction personnelle dans cette activité annuelle. « J’aime ça! Je ne connais personne qui n’aime pas donner. Moi, on me donne pour que je redonne au suivant. C’est plaisant et c’est satisfaisant », concède-t-il.

Une distribution différente

Alors que M. Bélanger livre généralement lui-même la nourriture amassée aux familles qui en font la demande, la crise sanitaire l’a en quelque sorte forcé à revoir sa façon de faire. Les paquets de viande généreusement donnés seront cette année remis à la Source alimentaire Bonavignon de Maria, qui en assurera ensuite la distribution. Le montant d’argent sera pour sa part offert au Collectif Aliment-Terre de Paspébiac. Le donateur compte d’ailleurs procéder à la remise officielle de sa collecte aux deux organisations ce mercredi.

Précisons que l’an dernier, le Robin de la viande des bois était parvenu à rassembler moins de la moitié de la cargaison de 2020, soit 194 paquets de viande. Sa collecte 2020 est la deuxième plus importante réalisée à ce jour.