07 mai 2019
Front commun des villes pour accélérer le pas
TRANSPORTS
©gracieuseté
Le rail gaspésien est la propriété du provincial depuis 2015.
Collaboration Jean-Philippe Thibault - Face à l’échéancier de 2026 récemment présenté par le premier ministre François Legault pour un retour du train jusqu’à Gaspé, plusieurs villes de la région ont adopté lundi soir une résolution lui demandant de « raccourcir grandement les délais de réalisation », délais jugés exagérément longs.
Chandler, New Richmond, Carleton-sur-Mer, Bonaventure et Gaspé font partie des municipalités demandant d’une seule voix que des solutions soient mises en œuvre pour favoriser un retour accéléré du train. Elles proposent d’ailleurs les leurs, par exemple celle d’utiliser un devis de performance plutôt « qu’une multitude de processus administratifs interminables ».
Ce processus diffère de l’appel d’offres traditionnel, puisqu’il est en quelque sorte clé en main; une entreprise décroche ainsi un seul contrat englobant toutes les tâches, des plans et devis à l’exécution des travaux. « Dans les manières de faire du ministère des Transports, ça ne fait pas légion. Ça commence à se faire au niveau municipal », précise le président de la Société du chemin de fer de la Gaspésie (SCFG), Éric Dubé.
Celui qui se bat depuis 2014 pour une réfection du rail admet néanmoins qu’une telle proposition ne risque pas de passer comme une lettre à la poste auprès du ministère, le rail étant sa propriété depuis 2015.
Celui qui est également maire de New Richmond se dit néanmoins heureux d’assister à une levée de bouclier commune. D’autres villes de l’Est-du-Québec comme Rimouski ont d’ailleurs emboîté le pas lundi et donné leur appui à la résolution, mise de l’avant par le maire de Gaspé.
« Iniquité inexplicable »
Dans la résolution, les villes notent « une iniquité inexplicable et inacceptable » du gouvernement, qui estime pouvoir réaliser le projet de six milliards $ du REM à Montréal en moins de quatre ans, mais qui s’en donne sept pour la réhabilitation du chemin de fer de la Gaspésie, évaluée à 100 millions de dollars.
Le maire de Carleton-sur-Mer, Mathieu Lapointe, est l’un de ceux qui jugent cet échéancier inadmissible. L’élu souligne que la cadence doit être accélérée dans l’intérêt de tous. « On en parle depuis des années et l’argent est là. Il faut trouver des solutions pour remettre le rail sur pied le plus vite possible », plaide-t-il.
Les signataires précisent également que les investissements auraient tout intérêt à se concrétiser à très court terme. Selon eux, les besoins exprimés par les entreprises et par le milieu sont pressants, afin que soient consolidées des centaines d’emplois avec des coûts de transport plus compétitifs.
Daniel Côté avait d’ailleurs indiqué, lors du passage à New Richmond de François Legault et du ministre des Transports François Bonnardel, que quelque 500 emplois étaient reliés au développement ferroviaire à Gaspé seulement. « Même cinq ans, ça aurait été long », avait-il alors fait remarquer.
Les municipalités adhérant à la résolution soulèvent également les enjeux reliés à la sécurité routière vue la circulation accrue de convois hors normes, ainsi que l’usure prématurée de la chaussée que provoque la circulation lourde qui devrait normalement circuler par la voie ferrée.
Depuis quatre ans, seule la portion reliant Matapédia et Caplan est fonctionnelle pour le transport de marchandises en Gaspésie. Le transport de passagers est quant à lui interrompu depuis 2011 entre Gaspé et New Carlisle; il a néanmoins été maintenu entre New Carlisle et Matapédia jusqu'à l'été 2013.
Des 100 millions de dollars prévus pour les travaux et annoncés par Québec, 15 ont déjà été investis sur le réseau ferroviaire. Selon le gouvernement Legault, les travaux devraient être lancés cet été avec la réfection des deux ponts enjambant la rivière Cascapédia.
Commentaires
7 mai 2019
Denis Beaumont
Encore une fois notre premier s'est fourvoyé...Il a probablement été mal interprété ou vous avez mal compris...